Fortuna (de fors, dérivé de ferre), le hasard qui apporte l’imprévu, la force surnaturelle et capricieuse, la divinité qui apporte le bonheur ou le malheur (vox media)* ; de là, destin, destinée, condition; ensuite, même sans secunda, bonheur : fortuna caeca est ; — alicui favet ; — multum potest ; fortunam experiri ; fortuna adversa ; — secunda ; — misera ; — infima servorum ; au pluriel, fortunae signifie : richesse, fortune.
Felicitas (de felix qui signifie d’abord fécond, puis heureux, de la racine fe-, d’où encore fetus, produit, fecundus, fenus, produit d’un capital, intérêt), chance : félicitas Pompei (le contraire est infelicitas) ; le bonheur, c’est-à-dire la vie heureuse, vita beata.
Res secundae (de sequi, qui suit), sens concret, événements heureux; le contraire est res adversae.
Les adjectifs correspondants sont :
Fortunatus, comblé de biens, opulent : homo fortunatus et nobilis ; puis, en général, comblé de bonheur.
Felix (le contraire est infelix), qui est heureux dans ses entreprises : Sulla Felix.
Beatus (le contraire est miser), heureux : vita beata ; bene beateque vivere.
Secundus, propice, qui va à souhait : secundus ventus ; secundum proelium ; res secundae.
À noter encore :
Prosper, prosperus (de pro-spes), favorable, en tant que le résultat répond (pro) à l’espoir (spes) : eventus prosperus ; prospere procedere.
Faustus (favere), qui favorise, qui porte bonheur ; se dit de la faveur divine : faustum omen.
* On appelle vox media un mot qui a un bon ou un mauvais sens, suivant le contexte : sperare (s’attendre à), espérer ou craindre.